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Réforme de la PAC Oxfam demande à Mandelson d'ouvrir le débat public

Après la suspension du cycle de Doha, l'ONG Oxfam a demandé mardi au commissaire européen au Commerce Peter Mandelson de "conduire à la réouverture d'un véritable débat en Europe sur la réforme de la Politique agricole commune".

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Alors que M. Mandelson a dressé à nouveau mardi un réquisitoire contre le manque de flexibilité des Etats-Unis, Luis Morago, qui dirige le bureau bruxellois d'Oxfam, estime que l'UE ne peut pas nier sa propre responsabilité dans l'échec des négociations. "Le modeste processus de réforme de la PAC a lui aussi retardé les discussions à l'OMC et le refus de certains Etats membres d'aller au-delà de la réforme existante a également compromis les chances d'un accord équitable", ajoute M. Morago. Tout au long des négociations, rappelle-t-on, la France a harcelé les négociateurs européens sur le thème du respect du mandat et travaillé à mobiliser un groupe de pays membres hostiles à l'ouverture des marchés agricoles.

Oxfam rappelle qu'en 2004, derniers chiffres connus, l'UE a déversé quelque 28,2 milliards d'euros de subventions sous forme de paiements directs à ses agriculteurs (sur un budget total de 45,6 mds), et que "les 7% de producteurs les plus gros ont absorbé 56% du total des paiements". "Ces subventions continuent à promouvoir la surproduction et le dumping, au détriment des fermiers les plus pauvres et des pays en développement", estime M. Morago. Dans une conférence de presse mardi, M. Mandelson a souligné que l'échec à l'OMC serait "certainement accueilli avec joie" par les protectionnistes de tout poil, "ce que devraient réaliser ceux qui se disent attachés au libre commerce mais sont incapables de résister à des lobby représentant une fraction de la production nationale".

Dans le cadre du passage en revue du budget de l'UE, dont plus du tiers sera encore englouti par la PAC entre 2007 et 2013, la Commission européenne doit se pencher à partir de 2008 sur l'avenir de l'agriculture européenne. La commissaire à l'Agriculture Mariann Fischer Boel a ainsi laissé entendre récemment que les paiements directs à chaque exploitation pourraient être plafonnés, les efforts de transparence lancés dans une moitié des Etats membres ayant mis en évidence la concentration des aides en faveur des grands agriculteurs.

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